Je suis Samuel

Le 5 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire-géo, donne un cours sur “les contours et les limites de la liberté d’expression”. A sa classe de quatrième l’enseignant montre deux caricatures de Mahomet, publiées dans Charlie Hebdo.
Le professeur a pris son travail au sérieux. Quarante-sept ans, marié, un fils, Samuel Paty était professeur d’histoire et de géographie mais aussi d’éducation civique et morale, et ces dernières années il avait déjà donné une leçon sur la liberté d’expression et l’attaque contre Charlie Hebdo. Élèves et parents se retrouvent devant le collège du Bois d’Aulne, et ils se souviennent “d’un homme gentil et respectueux, qui aimait son travail et ses enfants”.
Il a fait comme il l’a fait cette fois, a calmement dit qu’il allait donner une leçon de civisme sur la liberté d’expression et en même temps il ne voulait blesser ou déranger personne, donc ceux qui se sentaient mal à l’aise ne pouvaient pas participer et quitter la classe. Mais il l’a dit d’un ton doux, non pour diviser mais pour rechercher le dialogue, comme il le faisait toujours. Et en fait, personne n’était sorti. Il a voulu expliquer les principes de la République, puis il a laissé à chacun la liberté d’être ou de ne pas être Charlie ».
Selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, Abdullakh Anzorov, réfugié tchétchène de 18 ans, s’est présenté vendredi après-midi devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans Sainte Honorine en connaissant le nom de sa future victime, le professeur d’histoire et de géographie Samuel Paty, mais sans savoir comment l’identifier. Il a donc offert environ 350 euros à quelques garçons pour lui montrer, expliquant qu’il voulait “filmer le professeur pour le forcer à demander pardon pour les caricatures du prophète”, et aussi “l’humilier et le frapper”. Deux d’entre eux ont accepté. De cette manière, le terroriste islamique a pu localiser Samuel Paty et le décapiter.

Eleonora Lizzio, III C