Jeanne D’Arc

Jeanne D’Arc est née en 1412 dans le village de Domrémy, à la frontière entre la Champagne, soumise au duc de Bourgogne, et la Lorraine, fief de l’Empire. Elle est l’une des cinq enfants d’un couple de paysans: elle ne sait ni lire ni écrire et s’occupe des tâches ménagères. Elle est une adolescente de treize ans quand, en 1425, elle commence à entendre des « voix » attribuées par elle à l’archange Michel et aux saints Margherita et Catherine. Pour la mentalité séculière il s’agit de tempêtes hormonales qui amènent les corps des adolescents. Les voix demandent à Jeanne de suivre la volonté de Dieu, c’est-à-dire de libérer le sol de France de l’envahisseur anglais. Au fil des années, ils lui confient la mission de libérer la ville d’Orléans et de conduire Charles de Valois au couronnement. Jeanne D’Arc doit donc rencontrer Charles, le Dauphin de France. Après avoir été exorcisée par le curé de la paroisse, elle part.

Le 6 mars 1492, elle arrive finalement au château et assiste à une scène très majestueuse pour ses yeux de paysanne : trois cents chevaliers surveillent son passage et cinquante torches éclairent la salle. Méfiant, mais aussi attiré par les prophéties de la jeune fille, le dauphin la soumet à l’examen minutieux des théologiens qui l’interroge sur son dévouement, son orthodoxie et sa moralité. L’examen est rigoureux mais elle réussit. Après ça, elle est appelée par tout le monde “la Pucelle”, la vierge. Le roi, même si sans grande conviction, décide de l’écouter: Jeanne D’Arc veut se battre pour qu’il devienne roi, et ça ne peut que l’aider. Le 8 mai 1429, entourée d’un enthousiasme populaire, Jeanne D’Arc libère Orléans: les Anglais se replient devant sa capacité militaire inattendue. Un mécanisme psychologique positif commence et d’autres victoires arrivent. La Pucelle encourage et pousse les soldats à l’enthousiasme. En exhortant à attaquer, la Pucelle donne l’exemple, oblige les hommes à ne pas la laisser seule dans l’assaut. Après avoir libéré Orléans, Charles de Valois doit être couronné et consacré dans la cathédrale de Reims. Dans la culture de la jeune fille, seulement après ce passage, le souverain devient   «oint du Seigneur » et peut acquérir un véritable pouvoir royal. Après vingt-cinq jours à cheval, Charles, Jeanne et l’armée royale arrivent à Reims. La gloire de Jeanne atteint son apogée : les gens se serrent autour d’elle, l’adorent, l’applaudissent bien plus que l’héritier du trône lui-même. Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de la ville, Charles VII, roi de France, devient officiellement Dauphin. Après ce succès, la Pucelle commence à devenir encombrante : personne ne lui confie plus de mission et elle est presque seule quand elle tente une nouvelle attaque contre ses ennemis. En mai 1430, elle est ainsi capturée par les Bourguignons. Alors que Jeanne est prisonnière du duc de Bourgogne, Charles VII ne bouge pas un doigt pour la libérer. Les Britanniques veulent la Pucelle pour discréditer Charles de Valois par le dénigrement de Jeanne d’Arc. Si l’Inquisition la déclare hérétique, il est clair que Charles a obtenu la couronne grâce aux mauvais arts d’une ennemie de l’Église. Après quelques mois, les Britanniques obtiennent Jeanne et le procès de l’Inquisition s’ouvre le 9 janvier 1431 : l’accusation est d’hérésie. Lors des interrogatoires, Jeanne fait preuve de fermeté et d’intelligence: elle répond de façon appropriée et avec ironie aux inquisiteurs qui essayent de la confondre. Le 30 mai 1431, malheureusement, la fille qui avait réveillé l’esprit national est brûlée au bûcher. L’existence terrestre de la Pucelle d’Orléans est terminée, mais sa mémoire éternelle et le mythe commencent. En 1909, en fait, Jeanne D’Arc est béatifiée à la cathédrale de Notre-Dame, et en 1920 pape Benoît XV la canonise. Jeanne D’Arc représente la foi en sa simplicité et sa puissance. Elle a fait preuve d’un courage incroyable et d’une sagesse théologique extraordinaire pour une fille analphabète de dix-neuf ans. Cette jeune fille est la démonstration que la situation sociale et le sexe d’une personne ne caractérisent pas sa puissance et son avenir. Le courage et la foi, au contraire, font de toute personne une figure qui peut marquer l’histoire. Elle croyait sincèrement en Dieu et elle était vraiment intelligente, donc elle a fait de sa foi et de son astuce ses plus grandes qualités. Elle est l’une des premières figures féminines dans l’histoire qui a montré au monde entier qu’être une femme ne signifie pas être faible. Jeanne D’Arc a été une véritable guerrière qui a su trouver la force et la solidité intérieure de se rebeller contre le cliché féminin qui voulait la femme dédiée exclusivement à la maison et à la famille. Elle a été une combattante en première ligne, mais aussi une stratège, capable par la réflexion et l’inspiration, d’organiser une armée et de la maintenir en régime, en imposant ses règles et en rappelant le message de fraternité et d’amour qu’elle avait reçu de Dieu. Même si, au Moyen Âge, son importance n’avait été reconnue que par très peu de gens, aujourd’hui elle est rappelée et admirée par des milliers de personnes. Elle est admirée surtout des femmes qui lui seront toujours reconnaissantes d’avoir marqué l’histoire et d’avoir constitué un petit mais grand tournant dans la vision de la femme dans la société.
L’archétype de la “Dame guerrière” semble très répandu de nos jours mais seulement parce que les femmes ont trouvé le courage de s’opposer et c’est bon de pouvoir penser qu’une partie du mérite va aussi à Jeanne D’Arc.    

Eleonora Medda 3BL